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Grenoble 1873 messages | Histoire Drow... Le 11/05/05 à 22h17 Voici quelques histoires de mon cru (ou pas :] ) Cette histoire débute quelque part, dans un endroit obscur. Quelqu’un s’éveille et reprend conscience après un dur et long combat. Vivant...? Suis-je vivant ? Je suis vivant ! Par tous les dieux, je suis en vie ! ... Noir ? Pourquoi fait-il aussi noir ? J’essaye de regarder autour de moi mais je ne vois rien. Où suis-je ? C’est le noir total, je ne vois même pas mes mains. Mon dernier souvenir ? J’étais... Où étais-je déjà ? Ah oui ! J’étais sur le champ de bataille ! Nous défendions un village attaqué par... par... Par qui déjà ? Un monstre ou une armée ? ... Des combats à l’épée... J'ai combattu au corps-à-corps... C’est humide ici, je dois être dans un souterrain... Je suis assis sur une dalle de pierre. Je ne vois rien... Je n’entends rien... Est-ce que cet endroit serait... un cachot ? Capturé ? Ai-je été capturé ? Des drows... Nous combattions des drows. Des ténèbres magiques ! C’est sûrement l’explication de cette noirceur. Pourtant je devrais au moins entendre quelque chose... Je n’entends rien, je ne vois rien et je ne sens rien... Obscurcissement total des sens par la magie... Ces drows sont très fort en magie. Je peux toucher... Des liens... Mes mains sont attachées. Je me lève debout... Bon mes jambes sont intactes de même pour mes bras et mes mains... Je dois trouver un moyen de détacher mes mains... Je vais essayer d’explorer cet endroit... Bon sang il y a un trou devant moi, j’ai failli tomber dedans. Mais derrière moi aussi ? Mais... Je suis debout sur une table ! Cette dalle de pierre est une table. J’espère que ce n’est pas un autel de sacrifice. Je vais essayer quand même de descendre de là. Bon j’ai réussi. Maintenant explorons cet endroit. Je marche... Quelques pas et... un mur... Demi-tour... Quelques pas, la table où j’étais, une chaise. Ici une autre table... Des pots en céramique, des fioles de verre... Un couteau ! Vite mes liens... Bon me voilà libéré de cette corde aux poignets. Je cherche encore dans la pièce... Un mur, des tablettes... Des livres... Une bibliothèque... Un bureau, du papier, des parchemins... Cet endroit doit être le laboratoire d’un mage... Un mage drow... Je me souviens maintenant... Le mage drow qui m’a attaqué avec un sort, alors que son confrère me frappait d’un coup de sabre... Mais... je ne semble pas être blessé... Mais où m’a-t-il frappé ? Voyons voir ce que je peux trouver encore dans cet endroit... Tiens... Une armoire, un autre bureau, des tiroirs... fermés à clé... Une autre table... Du papier, encore du papier. Merde ! De l’encre... Bonté divine, ce qu’il peut faire noir ici ! Quel est cet objet étrange. On dirait... on dirait... des cheveux ? Bon sang ! C’est une tête ! Ce drow de malheur garde une tête sur son bureau... La tête d’un ennemi... Sans doute un humain... Par tous les dieux... C’est là que m’a frappé le drow avec son sabre... J’entrai alors dans mon laboratoire et je découvris avec amusement que mon zombie mort-vivant, à qui j’avais coupé la tête, était debout. Il avait coupé ses liens et il tenait sa propre tête dans ses mains... Droit et fier, Valkur fils de Kozah était prêt à affronter une autre vague de ces silencieux adversaires. Mais plus un ne foncerait vers lui. En ce matin froid, la majeure partie de l’escadron de jeunes drows gisait dans la neige rose à ses pieds. Les derniers survivants de ce carnage avaient fui avec la levée de ce soleil qui leur brûle la peau. D’ailleurs, l’un d’eux, criait dans sa langue « Whynoiss ! Whynoiss !» avec rage en fuyant. Haletant de fatigue, son corps ruisselait de sueur et de sang. Ses blessures nombreuses n’avaient réussi qu’à aviver ses énergies, qu’à lui donner d’autres raisons de vouloir pulvériser de son sabre un plus grand nombre de ces diaboliques créatures. Maintenant seul devant la boule rougeâtre de l’aurore, il contemplait son oeuvre destructrice, appréciant l’amoncellement difforme de petits corps noirs détruits qui l’entourait. Il s’appuya sur son genou intact, laissa tomber le morceau de bois qui lui avait servi de bouclier et planta, de toute la force qui lui restait, sa lame dans la boue ensanglantée. L’odeur de chair ouverte se mêlant à celui des parfums drows, il ressentit la nausée l’assaillir. Il prit une longue respiration de cet air froid en espérant qu’il lui ferait reprendre vie. Malgré cela, sa vue se troubla et il vomit. Il remarqua que les battements de son coeur étaient fuyants et irréguliers. Mais, repu de destruction et fier de ce qu’il avait accompli, il repoussa cette pensée. Les lacérations qu’il apercevait sous sa culasse de cuir et de fourrures lui laissant croire que son dieu serait fier de lui, il entama de sa voix rauque, un long chant guttural à la gloire d’Uthghart, le dieu de la guerre. Valkur brisa la couche de glace qui recouvrait le lac et se dévêtit. Prêt à plongé dans l’eau froide, il contemplait ses blessures. Il avait quitté Nesme, son village natal à la recherche d’exploits qui lui donneraient le titre de guerrier. Avec de telles cicatrices subies aux mains de jeunes guerriers drows, nul ne pourrait maintenant contester qu’il avait vaillament réussi le test de courage... Il remarqua alors une minuscule fléchette noire qui était plantée dans son épaule. Il voulut l’arracher d’un geste rapide mais ses mains tremblaient légèrement. Le contour de la petite plaie était rouge vif et le démangeait. Il savait que les drows enduisaient leurs carreaux d’arbalètes de puissants poisons qui endormaient leurs adversaires. Voilà une autre raison pour laquelle Kozah serait fier de lui ; résister à un poison drow n’était pas donné à tous. Valkur se glissa dans l’eau froide. Ses muscles se raidirent et il retrouva lentement ses sens. En route vers Nesmé, les têtes des six drows qu’il avait abattus attachées à sa ceinture, Valkur pensait encore au combat. Il se gratta l’épaule pour une énième fois... Oui, Kozah sera fier de lui. Quelques semaines plus tard, à Melee-Maghtere, l’académie des guerriers de Menzoberranzan, on promut avec mention un jeune guerrier nommé Sin’an. Avec une seule fléchette enduit d’un poison nommé Whynoiss, ce jeune guerrier avait causé la perte de milliers d’humains de la surface maudite. L’alchimiste qui lui avait vendu le poison lui avait dit que la traduction en humain de Whynoiss était : Typhus... Ce matin là on frappa à la porte de T’sabrak Khallazza, le nécromancien de la maison Everhate. Celui-ci songeait de plus en plus à mettre un sort puissant sur sa porte afin de ne plus être dérangé. Il en avait assez et il avait d’ailleurs pris l’habitude de ne plus répondre. Mais cette fois-ci c’était différent. La personne qui s’identifia derrière la porte était un jeune militaire drow que T’sabrak connaissait bien. C'était Rijas, un jeune bretteur recruté par le général Tarlyn. Mais ce n’est pas son talent au cimeterre qui avait attiré la curiosité du nécromancien. En fait, ce drow avait le corps idéal pour une expérience qu’il désirait mener. Mais la Matrone de la famille lui avait interdit d’utiliser le corps de ses combattants à des fins expérimentales. « T’sabrak, j’ai besoin d’un service », dit-il. « Un service ? » répéta le mage en ouvrant la porte. « Entre donc, nous allons... discuter ». « J’ai besoin d’un poison », demanda le jeune, prestement. « Un poison qui peut être enduit sur une lame. Je veux améliorer mes chances durant les combats de sélection du général. Je te payerai avec de l’or. » T’sabrak réfléchit un instant... « Je peux te procurer ce poison », déclara-t-il. « Mais je veux quelque chose d’autre que de l’or en échange. Il y a certaines actions que je ne puis faire car mes habiletés ne sont pas celles d’un combattant jeune, fort et en santé comme toi. » « Continue. Tu as besoin de mes services ? » demanda Rijas. « J’aurais un petit boulot pour toi. » continua le mage. « Il existe, dans les catacombes sous cette maison, un endroit qui fut jadis un temple. Aucun drow n’ose s’y aventurer. Dans ce temple se trouve un livre sur la religion de Lolth, notre déesse. Rapporte-moi ce livre et je te donnerai le poison que tu désires. » « N’est-ce pas sacrilège pour des mâles drows de toucher à des objets religieux ? » demanda Rijas inquiet. « Je te montrerai par où accéder aux catacombes », continua le mage. « La Matrone ne va pas me punir pour un acte sacrilège comme celui-là ? » insista le jeune. « Elle n’en saura rien... Le veux-tu ce poison ? » « Je peux toujours aller l’acheter ailleurs. » « Tarlyn n’aimerait pas savoir que tu utilises du poison sur ta lame. Il te punirait sévèrement. Tu serais chassé de la maison ou même tué. » « Bon c’est d’accord. J’accepte. », dit finalement Rijas. « Ce soir, rejoins-moi après le couvre-feu derrière le baraquement des soldats. », dit finalement T’sabrak en ouvrant la porte au jeune combattant. Ce fut la fin de leur entretien. Le soir venu, le nécromancien était au rendez-vous comme prévu. Il fit entrer le jeune dans la maison et le conduit à un passage secret dans la chapelle principale. « C’est par ici. », dit-il en lui ouvrant une petite porte secrète dans le mur du fond. Un petit escalier s’enfonçait profondément dans le noir. Le jeune Rijas prit son courage à deux mains et descendit l’escalier en déplaçant le long du chemin, des nuages de poussière et des toiles d’araignées. La descente fut longue, mais une fois en bas il aboutit dans un temple en ruines autrefois dédié à Lolth. L'endroit était plongé dans une douce lueur bleue qui émanait d’un autel à l’autre bout de la salle. Il se demandait pourquoi il était impossible pour T’sabrak de venir ici. Peut-être y avait-il ici une puissante créature que le nécromancien ne pouvait vaincre par sa magie. Il s’avança tranquillement et de façon prudente jusqu’à l’autel d’ou émanait la lueur bleue. Celle-ci provenait d’un cristal posé juste à côté d’un vieux livre. Il le souleva délicatement et attendit quelques secondes pour voir ce qui se passerait. Rien ne se produisit. Tout cela commençait à être très mystérieux pour le jeune combattant. C’était trop facile... Pourquoi diable est-ce-que le nécromancien avait besoin de lui pour aller chercher ce bouquin ? Une porte secrète s’ouvrit soudainement près de lui. Plusieurs gardes de la Matrone en surgirent et maîtrisèrent le jeune drow. En quelques secondes il fut désarmé, bâillonné et ses mains attachées derrière son dos. Il comprit qu’il avait probablement déclenché une alarme silencieuse. La matrone elle-même suivi de T’sabrak arrivèrent au bas de l’escalier par ou Rijas était descendu. Le nécromancien leva un doigt accusateur vers le jeune. « Regardez matrone, » dit-il d’un ton solennel, « je vous avais prévenu que ce jeune voleur tenterait de vous dérober votre livre sacré. » « Tu avais raison T’sabrak .», répondit-elle. « Pour cela tu seras récompensé. » « Je ne veux pas de récompense Matrone.», rajouta-t-il. « Vous servir est ma récompense ! Mais si vous me laisser son corps pour mes expériences j’en serais très heureux... » T’sabrak regarda le jeune Rijas dans les yeux. Le jeune combattant comprenait maintenant... Mais il était trop tard... Par Spionnient Un jeune drow veut être adopté par une puissante famille de Menzoberanzan. Pour ce faire, il doit passer une épreuve. Généralement il s’agit d’une épreuve de combat... Mais pas toujours... Le jeune drow nommé Dinazt, s’assied à la table. Tarlyn, le champion de la Matrone des Everhate avait pour tâche de faire passer à ce jeune drow l’épreuve. Dinazt avait pensé que Tarlyn lui aurait fait passer une épreuve à l’épée, lui qui était venu offrir ses services à titre de combattant. Alors voilà qu’on le conduit dans une pièce qui semble être le salon privé du maître d'armes de la maison et à la place d’un duel ou d’un combat pour juger de sa compétence on lui offre... « Du thé ? » demanda Tarlyn. Le jeune Dinazt mit quelques secondes à comprendre ce que le maître d'armes venait de lui offrir. Il réfléchit un instant. Cela devait faire parti d’un rituel familial pré-combat. Ou peut-être s’agit-t-il d’une ruse quelconque ? Il ne voulait pas décevoir son futur général. « Volontiers. », répondit-t-il finalement. Deux tasses furent déposées devant lui. Une rouge et une noire, toutes deux remplies d’un liquide qui rappelait vaguement de la tisane. « Cette tasse est la mienne. » dit Tarlyn en désignant la tasse noire. « La rouge est la tienne. L’une de ces tasses est empoisonnée. Maintenant, pour sortir d’ici vivant tu dois boire une tasse au complet. » Dinazt leva les yeux vers Tarlyn. C’était donc cela cette rencontre insolite, pensa-t-il. Un test de l’esprit. Il recentra son attention sur les tasses et réfléchit quelques minutes. Il sait qu’un idiot penserait qu’en buvant la tasse noire, celle qui n’est pas la mienne, il serait automatiquement sauvé. Et c’est elle qu’il empoisonnerait. Tarlyn sait aussi que je ne suis pas idiot, il y a donc plus de chances pour que je choisisse ma propre tasse, la rouge. Alors si cela est, c’est donc la rouge qu’il empoisonnerait. Mais si je pousse ma pensée un peu plus loin et si je me mettais à sa place, je ferais le contraire... Dinazt prit la tasse noire et se leva en dévisageant Tarlyn. « Santé ! » dit-t-il. « Mon esprit est aussi aiguisé que mon épée ! Tu croyais me prendre au piège avec ton épreuve du thé ? » Il but la tasse au complet d’un trait. Tarlyn s’approcha de lui et le fixa dans les yeux. « Petit sot ! » commença-t-il. « Pauvre idiot, tu n’as rien compris à l’esprit d’un combattant drow. Si tu veux éliminer un ennemi, n’empoisonne pas sa chope de bière. Vas plus loin et empoisonne son tonneau. Il n’y a pas de thé ni de bière ici. Le breuvage chaud que contiennent ces deux tasses est un puissant poison. » Le jeune drow s’effondra soudainement par terre, une main à la gorge. Il semblait avoir de la difficulté à respirer. Tarlyn se pencha au-dessus de lui afin de se régaler du spectacle de cette mort douloureuse. Dinazt fut pris de violents spasmes et cessa de bouger définitivement. À ce moment-là, la porte s’ouvrit. Se tenant devant le seuil, la Matrone de la famille venait observer les résultats. Tarlyn alla se placer devant elle et pencha la tête en signe de respect. « Il n’a pas passé le test ? » demanda-t-elle. « Non, Matrone, il n’a pas... » Il fut soudainement interrompu par la morsure du poignard qui lui fut planté dans le dos. Il se retourna rapidement, mais mourut avant de comprendre que Dinazt était encore en vie. « Bien sur qu’il a passé le test » dit le jeune drow avec un sourire vengeur aux lèvres. La Matrone observa attentivement ce jeune drow qui voulait devenir un de ses lieutenants. Il était intelligent malgré son jeune âge. Il était venu la voir quelques jours avant son entrevue avec Tarlyn. Il lui avait dit que si son champion essayait de le tuer il n’hésiterait pas à se défendre. Mais même s’il tuait celui-ci, il resterait loyal envers la Matrone. Elle avait accepté de le garder dans sa famille même s’il tuait Tarlyn durant l’épreuve. « Il est sage d’étudier les habitudes de ton ennemi avant de l’affronter. » lui dit-elle. « Il est encore plus sage de s’immuniser contre les poisons favoris de celui-ci.» répondit-il. Quelqu’un derrière la matrone dit : « Il est encore mieux d’être sûr d’affronter le bon ennemi, et non pas une créature à son image ! » C’était Tarlyn, le jeune Dinazt n’en croyait pas ses yeux. La créature qu’il venait de tuer n’était qu’une copie. « Un clone du champion ! » Tarlyn ajouta. « Comme on te l’a dit, tu n’as rien compris à l’esprit du combattant drow. Celui-ci n’utilise pas de poisons contre un ennemi aussi idiot que toi. N’empoisonne ni sa chope de bière, ni son tonneau, mais il lui fend le crâne pour être sûr de sa mort ! » Ce fut sur ces mots que le jeune Dinazt mourut, une hache de guerre en plein front. Il n’avait pas réussi l’épreuve... Suivie par une de ses prêtresses, Matrone Everhate peinait dans l’escalier conduisant vers ses appartements. Elle se sentait étourdie, sa vue était embrouillée mais elle continuait sa montée, fièrement, sans dire un mot. Ses neuf cents trente-quatre ans lui pesaient dans les jambes. Mais elle était la Matrone des Everhate, chef d’une famille prometteuse de Menzoberranzan, elle devait se montrer forte et puissante. Elle se mordit fermement la langue pour reprendre ses sens. Ses longues années à Arach-Tinilith, lui avait fait découvrir les vertus de la douleur. En atteignant la dernière marche, elle cracha. La jeune prêtresse ne questionna pas la Matrone sur la présence de sang dans la salive. Elle aussi avait passé par Arach-Tinilith... Elle savait. Et elle savait que la Matrone savait qu’elle savait... Elle se contenta de tourner les yeux comme si elle n’avait rien vu. Essoufflée, la Matrone posa le regard sur le jeune corps élancé de la prêtresse. Elle devait avoir près de six cents ans de moins qu’elle. Sa peau lustrée et soyeuse permettait de lire la carrure de ses muscles finement taillés. «Cette jeune vipère n’a assurément aucun problème à trouver des partenaires pour occuper ses activités nocturnes », pensa la Matrone. « Je suis vieille et laide, ma peau craque, il ne me reste que quelques cheveux. Les jeunes mâles de cette maison n’éprouvent plus aucun plaisir à me regarder. Bien sûr ils ne peuvent rien me refuser, car je suis Matrone Everhate et me tenir tête les conduiraient à une mort terrible. Je vois tout le mensonge dans leur regard. Leurs paroles sont remplis de promesses et d’énergie, mais leurs gestes sont vides, sans vigueur, sans enthousiasme. Tandis que pour elle... » La prêtresse sentit le regard de la Matrone qui était posé sur sa poitrine ferme et pointue. Elle en comprit immédiatement la signification et elle frémit. Rien n’est pire que de susciter la convoitise ou la jalousie d’un drow particulièrement s’il s’agit d’une Matrone. Cela peut conduire à une mort très rapide... Elle devait réagir rapidement. « Matrone, pourrais-je me permettre de vous poser une question ? » demanda-t-elle. Toujours haletante, la Matrone sortit de sa torpeur. « Allez mais sois brève. J’ai beaucoup de travail qui m’attend.» Elle mentait pour une première fois. Hésitante la prêtresse continua. « Matrone, je sais que cela est impoli, mais je me dois de vous rapporter tout ce qui va à l’encontre de votre sécurité. De plus, comme je vous suis entièrement fidèle... » La Matrone l’interrompit. « Mintra termine ta question ou tu vas goûter de mon fouet ! ». Après avoir attiré la jalousie de la Matrone, elle attirait maintenant sa colère. Cette horrible vieille folle devenait véritablement imprévisible et de plus en plus dangereuse. Il faudrait bien un jour s’en débarrasser... Elle déglutit « Croyez-vous avoir été empoisonnée ? » osa la prêtresse. Mintra était prête à tout, une telle insinuation pouvait être très coûteuse chez les drows. Remettre en question le système défensif visant à protéger la Matrone était très mal vu... La Matrone l’observait froidement, silencieusement. La prêtresse sera un poing derrière son dos, elle ne devait pas trembler, cela indiquerait qu’elle doute de son affirmation. La Matrone glissa la main vers ses hanches et caressa délicatement une des cinq têtes de serpents de son fouet tout en conservant le silence. Mintra comprit que la Matrone ne prendrait pas la parole tant qu’elle n’aurait pas terminé. Elle ne voulait pas approuver la jeune prêtresse sans savoir où elle voulait vraiment en venir. Mintra savait qu’elle avait été trop loin. Elle devait continuer, reculer pouvait la mener à sa perte. « Matrone, vous avez toujours été un exemple pour nous toutes. Votre capacité de travail et votre vivacité d’esprit ne trouvent aucun égal dans la ville. Et pourtant depuis quelque temps vous me paraissez fatiguée et troublée... ». Elle s’arrêta. Matrone Everhate continuait de la fixer silencieusement. Cependant un mince sourire se dessinait sur ses lèvres. « À quoi pense cette vieille carcasse ? Aux tortures qu’elle me fera subir pour mon insolence ? Ou alors est-elle réjouie par mes paroles ? » pensa Mintra. Elle serra encore plus le poing, ses ongles pénétraient la chair de ses paumes. Elle continua. « Matrone, nous avons plusieurs ennemis dans la ville. Les Mizzrym, les Urundlet et même les Del’Armgo seraient très heureux de vous voir disparaître. Ils savent très bien qu’aucune des prêtresses de cette maison n’est encore capable de vous succéder... » Elle s’arrêta une seconde fois. « Cette jeune prêtresse possède beaucoup d’atouts. » pensa la Matrone. « Continues, Mintra. » Mintra prit une respiration, elle desserra le poing. « Les alchimistes drows sont capables de miracles pour créer des poisons. Ces poisons sont multiples et peuvent agir de plusieurs façons. Ils peuvent endormir ou même tuer un puissant guerrier. D’autres sont capables d’affaiblir les facultés... » Elle s’arrêta pour la troisième fois pour laisser les spéculations faire leur effet. « De bien beaux atouts. » pensa la Matrone. « Elle pourra nous rendre de grands services mais cela la rend aussi très dangereuse... ». La Matrone fronça les sourcils et d’un geste brusque, elle signifia à l’impétueuse prêtresse de continuer. « Matrone, ces mixtures peuvent être mêlées à d’autres substances. À de la nourriture par exemple... Avez-vous remarqué des changements dans le goût des mets qu’on vous sert ?» Mintra se relaxait quelques peu. Elle savait que ses mensonges mèneraient vers le cuisinier humain, un esclave qu’on avait récemment acheté au bazar de la ville. La partie était presque gagnée... « Trop facile Mintra trouves autre chose. Ne me déçois pas tu avais pourtant bien commencé » pensa la Matrone. « Me prends-tu pour une sotte Mintra ! » gronda Matrone Everhate. « Saches que j’utilise toujours des potions pour neutraliser l’effet du poison avant de me nourrir. » Pour rendre son second mensonge plus véridique, elle prit son fouet et le souleva... Mintra se jeta aux pieds de la Matrone prête à recevoir un coup, qui ne viendrait pas... La Matrone aimait voir les êtres impuissants incapables de se défendre mais elle aimait encore plus se jouer d’eux. De les détruire. Cette drow entraînée par les grandes prêtresses de l’académie avait sûrement encore des défenses à abattre. De plus, elle avait ouvert une avenue qui offrait de multiples possibilités à la Matrone. Elle savait qu’elle perdait de ses capacités, que bientôt une de ses jeunes prêtresses qui l’entourait tenterait de l’assassiner, peut-être même avec du poison... « Allez relèves-toi. Cette punition est beaucoup trop simple, tu mérites mieux. » La Matrone dit cela comme s’il s’agissait d’un honneur. Elle souriait maintenant à pleine bouche révélant les quelques dents qui lui restaient. « Accompagnes-moi dans ma chambre nous devons continuer cette discussion. Nous serons aussi plus tranquilles... » Mintra pensait très rapidement. Elle savait qu’il lui fallait trouver une issue sinon elle ne ressortirait plus jamais de la chambre de la Matrone. Elle ne se rendit pas compte que les veines exorbitées de son front moite trahissaient toute la pression qui l’accablait. Elle suivit la Matrone dans sa chambre. En entrant elles surprirent un jeune mâle drow. Il était complètement dévêtu et son corps luisait. Une odeur de parfum et d’huile remplissait la pièce. Ce drow au corps superbe était sans aucun doute le nouvel amant de la Matrone. Le drow remarqua l’effet qu’il produisait sur la jeune prêtresse qui le regardait. Celle-ci se rendant compte de son insolence détournait rapidement le regard. Il était cependant trop tard, Matrone Everhate la regardait fermement, ne semblant pas apprécier les regards que s’étaient échangés les jeunes drows. « Que penses-tu de mon nouvel amant Mintra ? Irrésistible n’est-ce pas ? » questionna la Matrone ironiquement. « Que dois-je répondre ? Lui dire que je le trouve attirant prouve que j’ai posé le regard sur ce qui lui appartient... Je ne peux cependant dire le contraire d’une Matrone... » pensa la prêtresse. « Cette vieille garce savait ce qui se passerait en pénétrant ici. Elle savait que son amant prenait un bain en l’attendant... Elle me défie encore une fois.» « L’apparence physique me laisse indifférente, Matrone. Ce qui importe vraiment est la capacité de l’individu. » Elle s’arrêta. « Voilà Mintra, tu recommences à m’intéresser. Complimentes-moi encore ! » pensa la Matrone. « Si un drow possède seulement un corps superbe et qu’il n’a aucune aptitude intellectuelle, il n’a aucune valeur à mes yeux. Il ne pourra m’être utile d’une quelconque manière. Il ne fera pas un bon espion ou un assassin efficace... » La jeune prêtresse s’était trouvé un nouvel adversaire. « Très habile Mintra. » pensa la Matrone en se tournant vers son jeune amant. Le jeune drow semblait perdre de sa prestance. Il ne comprenait visiblement pas ce qui se passait entre les deux prêtresses, à quel jeu elles s’adonnaient. Il comprenait cependant que cette jeune prêtresse était dangereuse, très dangereuse. Et il n’aimait pas du tout le sourire qui s’était dessiné sur les lèvres de la Matrone. Non pas du tout. La question vint finalement « Qu’en penses-tu Kelnozz ? Es-tu un être possédant une grande capacité ou alors un être sans valeur qui a pour seul atout un beau corps ? » demanda la Matrone. Le jeune drow n’avait pas comme les deux prêtresses passé de nombreuses années à étudier les rudiments du mensonge et de la supercherie. Il tomba rapidement dans le piège. « Donnez-moi n’importe quelle mission Matrone et je vous prouverai que j’ai une grande capacité ! » affirma promptement le drow. « J’ai confiance en moi et je réussirai. » « Serais-tu prêt à assassiner une Matrone, une prêtresse de Lolth si ta Matrone te le demandait » demanda Mintra. En guerrier convaincu, il ne retint pas sa réponse. « Oui, je le ferai même si cela va à l’encontre de nos lois. Je le ferai pour vous Matrone car je vous suis fidèle et qu’un ordre de vous est sacré. » Mintra sourit la proie était entrée dans le piège, il fallait maintenant le refermer. « Matrone, votre amant vous apporte-t’il régulièrement des présents ? » questionna la jeune prêtresse. « Bien sûr. Comme il se doit. » répondit la Matrone. « Vous a-t’il récemment offert des potions ou des filtres amoureux ? » demanda Mintra. « Elle est très habile cette démonne de Mintra. » pensa la Matrone. « Oui il m’a offert ce type de potions à plusieurs reprises... » mentit la vielle prêtresse jouant le jeu. Elle s’amusa du regard désespéré du drow. Ce drow qui lui avait menti si souvent, lui disant qu’elle était belle, si belle. « Mintra, tu as très bien joué tes cartes. Tu as prouvé tes affirmations et même découvert un suspect potentiel. » mentit la Matrone. « Je te remercie d’avoir révéler ce complot qui se tramait contre moi. Maintenant fais ce que tu as à faire ! » La jeune prêtresse sortit son fouet à deux têtes de serpents et assaillit le drow toujours dévêtu. Il sentit les morsures dans sa chair à de multiples reprises. Les ondes électriques qu’elles produisaient, pulvérisaient chacun de ses muscles. Il entendait la terrible prêtresse qui criait sans cesse. « Qui sers-tu drow ? Quelle famille t’a payé pour empoisonner Matrone Everhate ? ». Mais Kelnozz répondait toujours « Je sers Matrone Everhate ! Je sers Matrone Everhate ! ». Chacune de ses réponses était suivie des morsures. Ce furent les dernières paroles de Kelnozz. Quelques heures plus tard devant son miroir, Matrone Everhate regardait son image. Elle semblait encore plus laide et décrépie. Ce miroir ne mentait pas lui, et cette journée l’avait fait vieillir davantage. Elle était songeuse. Kelnozz, n’avait pas menti, il lui était fidèle et il était mort. Tout au long de sa vie Kelnozz lui avait menti et le seul jour ou il lui avait dit la vérité, il en était mort. Tout cela pour sauver une jeune menteuse qui dans quelques mois mènerait probablement une rébellion pour la détrôner. Mais Lolth lui avait été enseignée ainsi. Le mensonge permettait de survivre, la vérité conduisait à la mort. Elle chassa rapidement ses idées sombres... « Je me demande si Twatz’Atril mon mage pourrait mettre un sort sur ce damné miroir. Il doit apprendre à mentir... » * espérant vous avoir divertis :] * Message édité le 12/05/05 à 00:41 par Matt |
Wolfight | re:Histoire Drow ... Le 11/05/05 à 23h36 Sin'an, si votre ramage ressemble à votre plumage, je suis honoré de faire votre connaissance et d'entamer une partie avec vous... |
Danjang 5151 messages | re:Histoire Drow... Le 12/05/05 à 00h42 Je connaissais déjà les deux premières, mais d'où... |
![]() Paris 3ème 2622 messages Fille du Rhin, clerc/mage fière et lesbienne, elle méprise les sirènes, qu'elle se complaît pourtant à séduire avec leur propre arme : le chant. | re:Histoire Drow... Le 12/05/05 à 01h36 Oui, la deuxième je crois que Sin'an l'avait déjà postée. La troisième je suis moins fan, mais la dernière est vraiment édifiante, j'aime beaucoup. On y retrouve la morale drow dans toute sa splendeur et l'intimité angoissante des relations de pouvoir... Kiss Floss |
![]() 2197 messages Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht, Was Erlenkönig mir leise verspricht ? - | re:Histoire Drow... Le 12/05/05 à 12h29 La quatrième, c'est presque mot pour mot le duel opposant le Pirate Roberts à Vizzini dans Princess Bride ;) Message édité le 12/05/05 à 12:38 par Magiere |
Grenoble 1873 messages | re:Histoire Drow... Le 12/05/05 à 18h10 PdF. Message édité le 12/05/05 à 18:28 par Matt |
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